Hibou, chou, genou, caillou, joujou... POUX!
J'ai bien rigolé quand début septembre j'ai reçu un mail d'une agence de relations publiques me proposant de m'envoyer un colis de produits anti-poux en cas d'invasion.
Ah ah la blague!
Je m'étais donnée la peine de leur répondre en les remerciant de leur proposition et en leur précisant qu'en 3 ans d'école, je n'en avais pas vu un seul et que ça n'était pas près de m'arriver.
D'ailleurs c'est bien simple, en 34 ans de cheveux longs, en 6 ans de maman, je n'en avais jamais vu un. J'avais bien demandé à ma mère à quoi ça ressemblait pour être préparée au cas où mais elle m'avait gentiment répondu que le jour où j'en croiserais, je saurais.
Et puis 3 semaines après la rentrée, à 8h20 pile au moment de partir à l'école, j'ai poussé un hurlement à réveiller les morts.
Là dans le lavabo, au milieu de mes cheveux qui commencent déjà à tomber (le 2nd effet kiss kool de la grossesse), 2 petites bêtes ragoûtantes avec des petites pa-pattes.
Des poux, j'avais des poux.
L'angoisse.
Vu l'heure, on est parti à l'école, sans avoir le temps d'ausculter la tête des boyswhatelse. Mais de toute façon, c'était certain, il n'y avait que moi qui pouvait en avoir. J'avais du les choper à la maternité, ça ne pouvait pas être autrement.
J'étais tellement dégoûtée, je me trouvais tellement sale et dégueu (oui c'est fort mais rien que d'y penser, j'en ai encore des frissons) qu'après avoir déposé les garçons à l'école à 8h35, je ne suis pas rentrée chez moi : je suis restée devant la pharmacie pendant 25 min en attendant son ouverture. Il était hors de question de remettre les pieds dans l'appartement sans le kit nécessaire au génocide parasitaire.
Bref, j'ai passé ma matinée à alterner pose de lotion pendant 1h, puis shampooing et passage de peigne (facile à faire sur soi-même...), tout ça en enchainant les machines à laver avec les draps, doudous, coussins, manteaux...
J'étais épuisée. A 16h30, il ne m'a pas fallu 30 secondes pour me rendre compte que les boyswhatelse étaient aussi attaqué et que ma journée était loin d'être terminée.
La tête de Little B. grouillait littéralement, pas un cheveu n'était épargné. Mister E. en avait aussi mais l'invasion était plus contenue. C'était donc eux qui avaient rapporté ça de l'école, et qui avec leurs câlins du matin dans le lit parental m'avaient refilé leurs petits copains... Sympa.
Du coup rebelote. J'ai recommencé avec eux ma séance lotion-shampooings-passage du peigne : la vraie galère sur des enfants incapables de tenir en place plus de 2 minutes top chrono.
Papawhatelse y a eu droit aussi, Sweet A. a été ausculté sous toutes les coutures : rien pour elle. Ouf.
Il était hors de question que je me couche avec ces petites bêtes encore vivantes chez moi.
On y a passé la soirée, on s'est couché tard, mais j'étais satisfaite : j'avais tout donné dans la bataille et éradiqué ces saletés de poux.
Evidemment, en bonne mère, j'ai prévenu les maitresses le lendemain matin (même pas honte) : si j'avais traité les boyswhatelse, il était hors de question que les autres parents ne fassent pas de même chez eux!
Comme j'étais naïve... une semaine plus tard, ils étaient de retour (chez les garçons, pas chez moi, même si je continuais à me gratter la tête par mimétisme et réflexe et que j'avais interdit les câlins matinaux).
Exténuée, j'ai recommencé les traitements avec une nouvelle marque (il parait que les poux s'habituent aux produits et qu'il faut en changer régulièrement... une vraie mine d'or pour les labos pharmaceutiques car évidemment lotion et shampooing coûtent un bras, voire 2 si tu prends aussi un peigne).
Bref, ce petit manège a duré un mois et demi. Je traitais, j'éradiquais, paf ils revenaient.
Et pendant ce temps-là les cheveux poussaient, rendant la recherche des petits oeufs de plus en plus difficile (surtout avec les cheveux de Little B. tellement fins que le peigne ne servait à rien et qu'il fallait y aller avec les doigts : 10 000 fois plus long et plus chiant).
J'en avais marre, j'étais à bout. Ces sales bêtes allaient me rendre dingue. La seule solution c'était de tout couper.
Mais impossible d'aller chez le coiffeur la tête pleine de poux!
Alors j'ai fait ma roublarde et profité qu'on soit en vacances pour tenter le coup : là-bas, on ne nous connaissait pas, on pouvait aller chez le coiffeur l'air de rien, sans mourir de honte au cas où on se fasse démasquer.
1er coiffeur : les kidswhatelse se sont fait repérer du 1er coup. Raté!
Evidemment j'ai pesté, protesté, prétexté que ce n'étaient que des lentes mortes, larmoyé, montré mon bébé. Rien n'y a fait. On était tombé sur un coiffeur coeur de pierre.
Je suis ressortie de là, un peu en colère, un peu honteuse et j'ai foncé chez le concurrent d'en face en faisant la leçon aux boyswhatelse : "on ne dit rien, on fait comme si on n'avait pas de poux, c'est notre secret à nous, on est des espions capillaires (ils ont adoré) et si vous êtes bien sages, vous aurez droit à une glace 2 boules avec supplément chantilly" (comment ça j'achète mes enfants??).
Mister E. et Little B. se sont installés, je leur ai envoyé un petit clin d'oeil et j'ai sorti mon numéro de charme : j'ai parlé du beau temps, papoté avec les coiffeuses, raconté ma vie, disserté sur le programme télé de la veille (tout ce que je déteste), histoire de détourner un peu leur attention (d'ailleurs j'ai tellement bien détourné leur attention qu'elles ont débité 2 fois ma carte bleue...).
Ce fut la coupe de cheveux la plus longue de ma vie. Je n'avais qu'une envie : être dehors avec mes boyswhatelse, les cheveux coupés, et débarrassés de la plus grosse partie de leurs poux.
Et ma stratégie fut payante.
Mister E. et Little B. ont eu leurs cheveux coupés (bon ça n'était pas la coupe de l'année, l'un a eu la coupe Justin Bieber avec la mèche longue devant, et l'autre la coupe footballeur bien dégagée sur les oreilles et en brosse sur le dessus... tout ce que j'aime) et le soir après une énième inspection et un épouillage en règle, il ne restait plus rien. Alléluia!!!
Voilà maintenant 15 jours que nous en sommes débarrassés et avec le retour à l'école depuis lundi, je tremble et scrute leurs cheveux dès que j'en ai l'occasion. Je suis devenue une psychopathe du pou. Je le traque, je le chasse, j'aurais sa peau, pas moyen qu'il revienne s'incruster chez nous de sitôt.
Bref la maman singe, c'est moi.