Matin câlin
Demain elle aura déjà 10 mois (purée faut que j'arrête de compter ça me déprime ce temps qui file).
10 mois. 10 petits mois. 10 longs mois.
Avec Sweet A., je me suis autorisée un tas de choses que je ne me serais jamais permise pour les garçons.
Comme chacun sait, au premier enfant, on a des principes, au second un peu moins et au 3ème plus du tout.
Tenez si je vous disais que dimanche dernier, lors de notre brunch, pour faire patienter Sweet A. qui râlait dans sa poussette, je lui ai donné une frite. Oui une frite. La frite du silence, la frite de la tranquillité.
Je vois les nouvelles mamans qui ouvrent des yeux terrifiés et puis je vois les autres qui se disent qu'après tout ça n'est qu'un morceau de pomme de terre avec un peu d'huile (oui celle-là c'est moi) et que tant qu'elle ne s'enfile pas toute l'assiette, ça va bien....
Voilà Sweet A. c'est l'enfant des concessions, celui avec qui on s'impose moins de contraintes, ce qui m'empêchera pas dans quelques mois de lui poser quelques limites, histoire de ne pas en faire une sauvageonne mal élevée.
Idem avec l'allaitement. Je vous ai déjà raconté il y a quelques temps que je m'étais beaucoup décoincée sur le sujet avec ce 3ème bébé et cette 3ème expérience.
Je ne me suis rien interdit, rien imposé, les choses se sont faites toutes seules.
Voilà un mois et demi que Sweet A. est passé à un allaitement mixte, lait en poudre et lait maternel. Je n'ai rien calculé, ça s'est fait naturellement.
Les légumes et le yaourt ont remplacé progressivement la tétée du midi.
Celle du goûter était toujours rapide, entre 2 portes à cause de la sortie d'école, et le biberon était bien plus efficace car elle a tout de suite été capable de le tenir seule.
Quand au soir, je manquais de plus en plus de temps et d'attention pour elle. Elle-même était captivée par le repas de ses grands frères juste à côté (que j'étais obligée de surveiller d'un oeil si je ne voulais qu'on puisse lire le menu de la semaine sur les murs...). Aujourd'hui, derrière son biberon, elle ne rate plus rien des bêtises de Mister E. et Little B. et ça l'a fait même bien rire et moi je profite de tout mon petit monde sereinement.
Il n'y a qu'une seule tétée que j'ai gardée et qui me tient à coeur. Celle du matin. Celle du câlin. Celle de la tendresse. Celle du bonjour. Celle qui met de bonne humeur.
Dès ses premiers chouinements, je vais la chercher et dans la maison encore toute endormie, je la glisse contre moi.
Allongée toutes les 2, on est bien. Elle, mange goulûment, moi encore débordante de sommeil je ne peux pas m'empêcher de la regarder dans la pénombre, de deviner ses petites mains sur moi, ses pieds contre mon ventre.
La journée commence ainsi pour toutes les 2, et c'est le bonheur. 10 mois que ça dure et cette tétée-là je n'ai pas envie d'y mettre fin pour le moment.
Pourquoi je vous raconte ça? Parce que ce matin, j'ai repensé à un de mes vieux principes (à la noix, je ne pourrais même plus dire pourquoi je m'étais bêtement imposée cela) de jeune maman débutante qui était de ne jamais allaiter mes enfants allongée dans le lit et j'ai ri.
Oui j'ai ri devant tant de bêtise, d'ignorance, de naïveté. Ah si la Aurélie d'il y a presque 7 ans me voyait, là chaque matin, au chaud sous ma couette, ma fille lovée contre moi, elle en perdrait son latin et quand on sait qu'elle en fait jusqu'au bac, ça en fait un paquet de mot en -us!!!
Au diable les principes, laissons parler le coeur et le bon sens. Nos enfants ne s'en porteront pas moins bien, au contraire.
Et sans principes, ne veut pas dire laxiste. A la maison, il y a des règles à respecter, mais les transgresser de temps en temps fait un bien fou, autant aux enfants qu'aux parents!
Tempora mutantur et nos mutamur in illis
« Les temps changent et nous aussi changeons avec eux. »
PS : oui j'aime bien me la péter un peu en latin parfois ;-) Faut bien que mes 5 années de latinistes servent (encore) à quelque chose!