Mon allaitement
Avant de vous raconter comment se passe ce 3ème allaitement, je tenais simplement à préciser que ce billet n'avait pas vocation à préconiser l'allaitement plutôt que le biberon. J'ai toujours hésité à parler de ce sujet car quand je vois comment les commentaires peuvent déraper sur certains blogs, ça me fait peur : je déteste les extrémismes, dans un sens comme dans l'autre.
C'est un choix personnel que personne n'est à même de juger. Chacun est libre. Chacun a son propre ressenti.
Alors biberon ou sein, on s'en fout, l'essentiel c'est que tout aille bien et que chacun respecte les choix de son voisin!
Il y a 6 ans quand enceinte de Mister E., on me demandait si j'allais allaiter (enfin surtout ma mère "tu vas le nourrir hein?", rassure-toi oui je ne vais pas le laisser mourir de faim!), honnêtement je n'en savais rien.
J'avais bien vu ma soeur donner le sein à mon neveu et mes nièces mais ça ne m'avait pas fait envie plus que ça. Mais comme j'aime me forger mes propres avis, je répondais à chaque fois que j'essayerais et que je verrais bien.
Et puis j'ai essayé et malgré des enfants un peu têtu (impossible de les faire têter tous les 3 sans un bout de sein), j'ai aimé ce moment carrément égoïste (n'ayons pas peur des mots), où mon bébé n'avait besoin de moi et que de moi, où mon bébé ne m'appartenait qu'à moi comme quand je l'avais dans mon ventre.
Mister E. et Little B. ont été allaité exclusivement pendant 3 mois, même si rapidement au bout de quelques semaines j'ai eu besoin de reprendre un peu de liberté et que j'ai alors tiré mon lait pour que Papawhatelse puisse aussi prendre le relais.
J'ai repris le chemin du boulot quand ils ont eu 4 mois.
Pleine de bonne volonté à chaque fois les premiers jours, je partais le matin avec ma glacière et mon tire-lait sous le bras.
Mais j'ai vite été découragée : assise sur la cuvette des toilettes handicapés, à tirer mon lait pendant 15 minutes et surprendre les regards interrogateurs des collègues quand je ressortais de là avec mon petit sac, y'a franchement plus glamour et surtout rien de plus démotivant. J'ai quand même tenu 15 jours à ce rythme là.
Et puis pour Mister E., je suis tombée malade et j'ai du tout arrêter, un peu à contre coeur je le reconnais car j'aurais bien gardé la tétée du matin et celle du soir.
Pour Little B., j'avais tenu bon : c'était notre petit instant à nous, un moyen de se dire "aurevoir passe une bonne journée" le matin et de se retrouver le soir. Mais ce petit paresseux qui avait pris l'habitude de prendre des biberons dans la journée, trouvait que ça lui demandait moins d'effort, et m'a fait gentiment comprendre que ça suffisait bien...
A quelques jours près, j'ai donc allaité les boyswhatelse 4 mois et 3 semaines chacun. Plutôt pas mal pour quelqu'un qui ne savait pas si elle tenterait l'aventure ou pas.
Pour Sweet A., les choses sont un peu différentes. Je ne travaille pas, je n'ai donc pas d'épée de Damoclès au-dessus de la tête. On va continuer tant que ça nous plait à toutes les 2, autant de temps qu'il faudra à elle comme à moi pour se dire stop, "bye bye maman chérie" et "prends ton envol ma fille adorée". Mais ça ne durera pas non plus des mois et des mois : même si j'adore allaiter, je ne suis pas de celles (que je ne condamne pas, hein!!) qui allaitent leurs enfants très tard, à un an et plus. C'est comme ça, je ne le sens pas, et comme pour le choix du biberon ou du sein, c'est une question de ressenti personnel, que l'on n'a pas à juger.
D'ici quelques semaines, je vais commencer à tirer mon lait (j'ai d'ailleurs 2 tire-laits à tester, le MAM et le Avent, je vous en reparle très vite!) pour qu'elle soit moins dépendante de moi, que je retrouve aussi un peu de liberté et que Papawhatelse puisse partager ce petit moment avec elle.
C'est drôle mais avec ce 3ème allaitement, je me sens enfin libérée. Je n'hésite plus à allaiter partout (au centre commercial, au square, en balade dans les bois...) : peu importe le regard des autres, mon ressenti a complètement changé.
Avec les garçons, je me mettais des barrières, sans vraiment savoir pourquoi, enfin si à cause d'une certaine pudeur.
Dès que je sortais et que cela tombait pendant une tétée, je prévoyais un biberon de mon lait pour ne pas avoir à allaiter en public. C'était très contraignant, car il fallait toujours prévoir et ça m'empêchait les sorties sur un coup de tête.
Cette fois-ci, je me sens plus libre. Qu'importe ce que les autres peuvent bien penser. Mon ressenti a complètement évolué.
J'ai investi dans 4/5 tee-shirts spécial allaitement chez H&M et j'utilise un très grand lange Aden+Anais pour nous cacher. Moi qui suis assez pudique (je ne me ballade pas les nichons à l'air!!), je mets au défi quiconque de voir un bout de sein!
Et puis, j'ai aussi investi dans des bons soutiens-gorges d'allaitement, confortable, qui se clipsent et déclipsent facilement d'une seule main. Je dois avouer que j'ai longtemps cherché, car j'ai plutôt une forte poitrine (mais je ne suis pas blonde ;-)) et qu'il n'est pas évident de trouver des grandes tailles, sans que cela coûte une fortune.
J'ai découvert les soutiens-gorges Carriwell vendus chez Maman Naturelle (tout comme les langes Aden+Anais d'ailleurs, ce site est une mine d'or, sur tout ce qui est portage, allaitement, couches lavables et autres produits naturels, j'aurais l'occasion de vous en reparler encore et encore!).
Pour 39,95€, j'ai opté pour le soutien-gorge d'allaitement à gel armature : en blanc ou noir, il est juste parfait. Il convient aux poitrines généreuses (et quand je dis généreuse, je pense à plus de 100!), il est ultra confortable et souple car il est sans coutures et tout en microfibre. Grâce à son système exclusif d'armatures en gel, on ne souffre plus de la rigidité des baleines en métal qui vous rentrent dans la peau et la poitrine est très très bien maintenue.
Ce que j'aime aussi par rapport à mes anciens soutifs d'allaitement (qui ont fini à la poubelle depuis j'ai découvert les Carriwell), c'est que le sein peut être entièrement découvert pendant la tétée pour favoriser le peau à peau : il n'y a pas comme dans certains modèles une 2ème couche de tissu qui ne laisserait apparaitre que l'aérole, ce qui est très inconfortable car ça fait pression sur le sein.
Bref, tout ça pour dire que je ne quitte plus les miens depuis la naissance de Sweet A. (même dormir avec n'est pas un calvaire!!!) et que pour allaiter (et dégainer!!) en toute sérénité et se sentir bien dans sa peau (je pourrais même dire dans ses seins!), il est important d'être bien équipée!
Je mesure la chance que j'ai d'avoir des allaitements qui se passent bien, sans montée de lait douloureuse, sans engorgement ni crevasse. Tout se fait le plus naturellement possible (à l'exception du bout de sein en silicone nécessaire à chaque tétée, même les puéricultrices de la maternité n'ont pas réussi à nous faire nous en passer!), sans stress ni angoisse.
Si c'était à refaire, je n'hésiterais pas une seule seconde. Ces moments-là sont magiques.
Je suis fan du petit sourire de contentement que ma Sweet A m'offre après chaque tétée...
PS : je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire, mais vu comme ses premiers livres étaient réussis et comme ils m'ont été utiles, je ne saurais que trop vous recommander, si l'aventure de l'allaitement vous tente, de lire le dernier livre de Marjoliemaman, son Guide pratique de l'allaitement.
EDIT : on me souffle dans l'oreille que j'ai oublié de parler des coussinets d'allaitement! Ah les coussinets!!!! J'ai adopté les lavables de chez tendances d'Emma et j'en suis ravie. Ils sont très absorbants et je reste au sec! Quand je pars en balade, j'emporte quand même au cas où une paire de coussinets jetables, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Pour l'allaitement de Mister E., j'avais testé les coques en plastiques : j'avais détesté! D'abord ça faisait un poitrine de malade qui ne ressemblait à rien sous les tee-shirts (genre le bustier de Madonna habillée par Jean-Paul Gauthier pour celles qui s'en rappellent), ensuite ça stimulait trop ma production de lait et elles étaient pleines en permanence!!!