Quelle attention pour un second enfant?
Je me rends compte en parcourant mes billets que je vous parle peu de mon Little B.
Honte à moi...
Je comprends mieux maintenant les mots de ma maman quand, petite, je râlais qu'il y ait moins de photos de moi que de ma grande soeur.
Forcément, pour un 2ème enfant, on s'extasie moins.
Les premiers pas, les premiers mots, les premières colères, les premiers câlins ou les premières bêtises sont toujours un moment magique, plein de fierté, mais l'effet nouveauté s'est envolé.
Ce n'est pas qu'on les aime moins, c'est juste que le quotidien nous emporte sans que l'on puisse faire pause quelques instants.
Par moment, la culpabilité m'envahit : j'ai l'impression de moins profiter de Little B. que je n'ai pu le faire pour Mister E.
Sentiment humain et compréhensible...
Forcément j'ai eu 21 mois pour profiter seule de Mister E.
Forcément j'étais plus attentive sur les petits gestes du quotidien de Mister E.
Forcément j'étais plus patiente devant les hésitations de Mister E.
Forcément j'avais moins à courir après le temps.
Oui mais voilà, tout ça n'est rien à côté de la chance qu'a Little B....
Grandir auprès d'un grand frère, ça n'a pas prix.
Je sais qu'à ses côtés, il progresse 2 fois plus vite (même si il n'a marché qu'à 19 mois!).
Sa présence ne remplace évidemment pas la mienne, mais elle la complète.
Bientôt 2 ans que les 2 se côtoient jour et nuit.
2 ans pour entendre leurs éclats de rire, le grand amusant la galerie avec ses pitreries devant le petit qui ne résiste pas!
2 ans pour arbitrer leurs disputes, le petit se défendant avec ses armes bien à lui (tirage de jeux et morsure...) face à un grand parfois vraie brute.
2 ans pour les voir jouer ensemble, le grand expliquant au petit que c'est mieux comme ça et pas comme ci.
2 années au cours desquelles mon Little B. s'affirme de plus en plus : un non de la tête quand il n'est pas d'accord, une assiette qu'il repousse quand le menu ne lui plait pas, une joue tendue pour un bisou quand lui et lui seul le décide... bref des tas de petits gestes du quotidien qu'il pique à son frère, l'air de rien...
Je l'observe du coin de l'oeil et le voit grandir à la vitesse de la lumière.
Alors quand je pense à tout ça, mon coeur de maman devient plus léger.
Non, l'aîné n'est pas un privilégié.
Non, le second n'est pas mis de côté.
Je leur ai offert une complicité.
Et ça efface toute ma culpabilité.
PS : cette photo, vous la connaissez déjà mais elle illustre à la perfection la fameuse complicité qui unit mes 2 enfants.