Alors tu gères? C'est comment 3 enfants?
Souvent quand je suis en goguette avec Sweet A., les gens s'arrêtent sur nous (un bébé c'est comme un aimant, ça attire tout sur son passage) : les uns s'extasient, demandent son âge, les autres engagent carrément la conversation.
"C'est un garçon ou une petite fille? oh comme elle est jolie! Et c'est votre premier?"
Et là quand j'annonce que non ça n'est pas mon premier mais mon troisième enfant, je vois le regard de la personne se transformer mi-étonné, mi-horrifié et à chaque fois le même mot de la fin "bon courage alors!".
Comment ça du courage? Du courage on en a besoin quand on fait un effort, qu'on a besoin de se dépasser.
La définition du dictionnaire est sans équivoque : le courage c'est la force de caractère qui permet d'affronter les épreuves, le danger, la souffrance et toutes les circonstances difficiles.
Je ne sais pas vous mais même si parfois ils me font devenir chèvre, râler plus que nécessaire, m'occuper de mes enfants ne provoque chez moi aucune douleur ni blessure, vivre à leurs côtés n'est jamais une épreuve.
Alors c'est certain, je ne suis pas une mère parfaite : je ne l'étais pas quand je n'étais que la maman de Mister E., encore moins quand Little B. est arrivé et aujourd'hui avec Sweet A. autant vous dire qu'elle est bien bien loin, cette mère idéale.
Les jours s'enchainent et se ressemblent plus ou moins.
Oui c'est vrai, on mange souvent des pâtes parce que ça va vite, mais on essaie quand on peut de faire de la soupe maison, et puis on mange des fruits.
Oui c'est vrai, la maison n'est pas bien rangée tous les jours et le repassage s'entasse, mais elle est propre et on s'y sent bien.
Oui c'est vrai, je me fais livrer mes courses, pas le temps d'aller pousser le caddy, mais je passe au marché 2 fois par semaine pour me ravitailler en produits frais.
Oui c'est vrai, je crie en ce moment un peu plus que d'habitude, mais on prend le temps de jouer ensemble, de se faire des câlins et des bisous, de se raconter nos journées, lovés les uns contre les autres pendant une tétée.
Gérer 3 enfants, ça n'est pas vraiment plus compliqué qu'en gérer 2.
Il y a juste quelques petites choses qui changent... le temps ne s'organise plus de la même façon.
Je me souviens m'être dit après la naissance de Little B. que le peu de temps de libre que j'avais réussi à me dégager quand je n'avais que Mister E., s'était envolé... et puis au fur et à mesure, il est réapparu... question d'organisation.
Aujourd'hui c'est pareil, j'ai l'impression de ne plus avoir aucun temps perso pour moi, pour ma couture, mon blog, bouquiner, me vernir les ongles, trier les photos... toute ma petite bulle qui me permettait de souffler s'est dégonflée. Mais je sais bien que d'ici quelques semaines, quelques mois, je retrouverai à nouveau ces moments, ma petite bouffée d'air égoïste mais dont j'ai tellement besoin.
3 enfants, c'est 3 fois plus de sollicitations, d'attention, de logistique, de cris, de pleurs, de bouches à nourrir, de fesses à essuyer, de bains à donner, de petits corps à habiller...
Mais 3 enfants, c'est 4 fois plus d'amour : de l'amour pour chacun d'eux, aussi grand aussi fort mais différent, et de l'amour pour la fratrie qu'ils composent.
Alors pour élever 3 enfants, comme pour en élever 1, 2, 4 ou 5, ça n'est pas du courage qu'il faut non, c'est de l'amour.
L'amour qu'on leur donne, l'amour qu'ils nous donnent.
Et juste ça.
PS : en photo le repas de lundi soir, pour Papawhatelse et moi... y'a des soirs comme ça où après avoir réussi le marathon de l'orthophoniste, retour d'école, activité extra-scolaire, devoirs, bains et diners des 3 kidswhatelse, je m'assois dans le canapé et je n'arrive plus à rien... alors à ce moment là, Super Papawhatelse entre en action et comme par magie téléphone sur le chemin du retour du boulot pour savoir si on n'a besoin de rien....