Oh la vache!
Il y a des marques qui sont des véritables icônes.
La vache qui rit en est une.
Qu'on en mange ou pas, enfant ou adulte, tout le monde la connait : sa couleur, son sourire, ses boucles d'oreille sont inimitables!
Aussi quand on m'a proposé de visiter une des usines de production de ce petit fromage en portion, je n'ai pas pu résister, même si ça signifiait me lever aux aurores et faire l'aller-retour en une journée dans le Jura à Lons Le Saunier pour découvrir tout ou presque de ses secrets de fabrication.
Et puis moi les visites d'usine, ça commence à me connaitre! Après Chocapic, BN et Delacre, je deviens une véritable spécialiste de l'enfilage de blouse blanche, charlotte et chaussures de sécurité (ne cherchez pas, vous ne trouverez aucune photo de moi déguisée de la sorte : les photos sont sous clés bien gardées!!).
En bonne élève attentive (quoique.... oui j'ai fait ma boulette pendant la visite.... attention teasing de la mort), voilà ce que j'ai retenu et ce qu'il faut savoir :
+ La vache qui rit est vieille, très vieille : déjà 92 ans qu'elle nous régale!
C'est en 1921, que Léon Bel, affineur de comté (forcément dans le Jura!) a eu l'idée de fabriquer ce fromage fondu, prêt à tartiner. D'abord vendue en grande boite ronde en métal (genre boite de thon), elle a vite été distribuée en portions pour éviter le gâchis! A ceux et celles qui se demandent d'où vient l'idée de sa forme triangulaire, la réponse est toute simple : diviser une boite ronde en parts égales donne des petits trianges. CQFD!
+ On pourrait croire que La vache qui rit est un fromage franco-français, fabriquée en France/mangée en France : eh bien non! Elle est produite, distribuée et consommée un peu partout dans le monde de l'Europe à l'Amérique, en passant par la Chine, le Japon, une partie de l'Asie et du Moyen-Orient sans oublier les pays du Maghreb et l'Afrique, soit plus de 120 pays.
Evidemment chacun ses goûts selon sa culture : ainsi alors que nous français nous nous contentons d'une version nature (ou jambon mais moins connue), les japonais raffolent de La vache qui rit à la fraise, les américains de celle aux champignons, fruits de mer, oignons (en light ou ultra light), les tchèques d'une recette à la ciboulette, l'Afrique du poivron...
+ Déjà 30 secondes que vous lisez ce billet et 3750 portions de Vache qui rit viennent d'être ingurgitées dans le monde.
Dingue mais vrai : 125 portions sont mangées toutes les secondes sur notre planète, à ce rythme là, faut qu'elle assure la Vache!
+ Côté ingrédients, La vache qui rit est fabriquée à partir d'emmental, de comté, de beurre, de lait écrémé réhydraté (stocké en poudre pour des questions de transport et de conservation) et de sels de fonte.
Comme les photos en témoignent, ce sont de vraies grosses meules de fromage débarrassées de leurs croûtes et de belles grosses mottes de beurre (dans les paquets bleus) qui constituent la matière première de La vache qui rit. Quant aux sels de fonte, ils sont là principalement pour jouer un rôle de liant (comme le vin blanc dans la fondue savoyarde) et pour donner sa texture si particulière à La vache qui rit.
Une fois n'est pas coutume, j'ai été emballée de découvrir les coulisses d'un des produits phares du réfrigérateur de la WhatElse family : les kidswhatelse en raffolent aussi bien pour manger en fin de repas que pour servir de petite sauce d'accompagnement pour leurs crudités!
Et ce qu'ils aiment le plus? Ouvrir leur petite portion seuls, sans mon aide, quitte à ce qu'elle soit complètement écrabouillée à la fin de l'opération, mais on s'en fout "hein maman, t'as vu c'est moi qui l'a ouvert tout seule La vache".
Pas aussi impressionnante pour les yeux que la fabrication des gâteaux pour le goûter (avec ces longues rangées de biscuits qui défilent sous nos yeux... miam), la production de La vache qui rit reste quand même fascinante : je n'oublierai pas les dizaines de tuyaux au dessus de nos têtes remplis de fromage, de lait et de beurre et au bout de la chaine, le conditionnement et l'emballage dans la fameuse petite boite ronde (toujours aussi captivantes et hypnotisantes ces machines qui font tout toutes seules ou presque).
Chaque minute, ce sont 500 portions qui sortent de la ligne de production, pas prêtes tout de suite à être consommées, car il faut ensuite 3 à 5 jours de refroidissement pour que La vache qui rit obtienne sa texture si fondante (pour info, quand La vache qui rit est emballée sa température est proche des 50 degrés : on pourrait presque se faire une fondue!).
Evidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de poser 2 questions somme toute existentielles... mais qui je crois intéressent tous les fans :
+ Pourquoi La vache qui rit rit?
Lors de la Première Guerre Mondiale, Léon Bel avait été affecté au régiment de "Ravitaillement en Viande Fraiche" (si si ça a existé, ça n'est pas une blague!) dont l'emblème, apposé sur tous les véhicules, était une vache rouge hilare, imaginée et dessinée par Benjamin Rabier. Par moquerie envers les allemands, le dessin fut surnommé la "Wachkyrie" allusion aux Walkyries (de Richard Wagner, célèbre compositeur allemand) et emblèmes des transports des troupes allemandes.
A son retour dans le Jura, après la guerre, Léon Bel à la recherche d'un logo pour son nouveau fromage décide de réutiliser ce dessin et dépose la marque "La vache qui rit".
+ Pourquoi La vache qui rit a-t-elle des boucles d'oreilles?
Si je vous dis que l'idée vient d'une femme, cela ne vous étonnera pas?
Effectivement, Madame Bel ne trouvant pas la vache très féminine demanda à son mari de lui rajouter une paire de boucles d'oreille, pour attirer les consommatrices!
Si vous passez dans ce petit coin de France pendant vos vacances, n'hésitez pas à un faire un détour pour découvrir avec vos enfants La Maison de La vache qui rit.
Au cours d'une visite très ludique, vous voyagerez au sein d'une collection unique en son genre d’environ 600 objets historiques ou contemporains sur la célèbre vache dont la première boite (1921), le dessin original de Benjamin Rabier jusqu’aux boites déclinées dans les 120 autres pays du monde où elle est présente mais également des « collectors », des affiches, des chansons, des films publicitaires (la communication made in Vache qui rit est une des plus avant-gardistes), des documentaires et des jeux, sans oublier un petit passage par la boutique de La vache qui rit.
Cette boutique (également disponible en ligne) est un vrai piège : La vache est tellement craquante qu'on a envie de tout acheter!! Mais pour une fois, j'ai été raisonnable : un sac pour faire mes courses, un petit plateau et un mug (pour les petits déjeuners de Mister E.) et une jolie petite camionnette de livraison pour Little B.
Un grand merci à la chaleureuse équipe Vache qui rit qui nous a accompagnée toute la journée ainsi qu'au personnel de l'usine de Lons Le Saunier qui nous a accueilli avec leur plus grand sourire et ont eu à coeur de nous faire partager l'histoire et leur attachement à la marque.
PS : Vous la connaissez la fille qui appuie par mégarde sur le bouton arrêt d'urgence et qui stoppe la production de Vache qui rit?
Bon en vrai, c'est pas toute la ligne de production que j'ai arrêté, juste celle du conditionnement mais ma maladresse a quand même mis un peu le bazar en bout de chaine : 3 boites de 24 portions bonnes à jeter et des machines devant être nettoyées par ma faute...
Oups la boulette... paye ta honte... et je ne suis même pas blonde...