Non coupable
Oui ce matin, après 12 jours d'absence, je plaide non coupable : mes garçons ne me manquent pas. 2/3 coups de fils, 3/4 FaceTime et je ne ressens aucun manque.
Attention, je les aime d'amour, je les ai dans la peau comme on dit. Mais mon coeur ne se tord pas de douleur quand je pense à eux.
Je sais qu'ils sont bien, qu'ils s'amusent bien, qu'ils ne manquent de rien.
Alors quand je vois passer cette petite phrase sur les sociaux "Etre maman, c'est être épuisée quand les enfants sont à la maison, mais déprimée quand ils sont loin", je me dis que je ne suis pas normale. Je vais bien, tout va bien. J'ai le moral, pas besoin d'anxiolytique. Excusez-moi. Merci.
La maison est calme, il n'y a pas de disputes, pas de cris, pas de chamailleries incessantes pour un rien et surtout pour n'importe quoi.
Je n'ai pas à répéter 15 fois, quand ce n'est pas 20 fois, la même chose.
Il n'y a pas de devoirs, pas de cartables à vérifier ni de cahiers à signer.
La maison est rangée, rien ne traine si ce n'est un jouet de Sweet A oublié là, la veille au soir.
Je n'ai pas à réfléchir aux repas, le frigo peut rester désespérément vide, Papawhatelse et moi trouverons toujours une solution et Sweet A a ses purées au congél. Et tant pis si il n'y a plus de mousse au chocolat ou de nutella. Personne ne m'en fera un drame.
Je n'ai pas à me battre pour qu'ils goûtent ou qu'ils mangent encore 3 cuillères.
Pas besoin non plus d'avoir le nez collé à l'horloge pour dire stop à la télé et à la console.
J'ai beau les aimer "to the moon and back" comme on dit souvent mais être avec eux 100% du temps me fait parfois frôler l'overdose.
Alors je le dis haut et fort, je plaide non coupable. Après tout, je suis humaine aussi et avant d'être mère, je suis une femme et tant pis si je passe pour un monstre : non, ils ne me manquent pas.
La vie est calme, comme au ralenti. N'avoir qu'un seul enfant, qui plus est en bas âge et et qui ne discute pas chaque demande, nous replonge 7 ans en arrière. Que c'est facile... que c'est simple...
Dans 48 heures, nous aurons retrouvé nos amours. Nous sortirons enfin de cette léthargie qui nous gagne depuis presque 2 semaines. La vie reprendra son cours : école, activités, devoirs, bain, diner, dodo, range ta chambre, mets tes vêtements au sale, fais ton piano, arrête tes colères, à qui le tour le couvert? non pas ces baskets, les autres...
Ces 15 jours de pause nous auront fait le plus grand bien à tous les 5.
Juste le temps de se rendre compte que sans eux, finalement, on s'ennuie un peu, beaucoup, passionnément, à la folie!!!!