La naissance de Mister E.
Pour les 1 an de Sweet A., j'ai raconté ici les heures qui ont précédé son arrivée...
Je l'avais déjà fait aussi pour les boyswhatelse mais l'histoire de leur naissance était consigné chez mon amie, Madame Parle, qui recense un grand nom de récits d'accouchement.
Alors je profite de ce samedi pour vous raconter ici l'arrivée de Mister E. et lui garder une trace ici à tout jamais de sa naissance qui a fait de moi une maman, et de nous des parents...
La semaine prochaine, ça sera au tour de Little B.!
Depuis 9 mois, j’en entends parler tous les jours et je la vois écrit sur tous les papiers : la date de mon terme sera le 13 août 2008.
Dans ma petite tête de primipare, l’équation est la suivante date de terme = date de libération. Le 13 au soir, je tiendrais donc mon bébé dans mes bras.
Oui, oui bien sûr… dans ma tête seulement, parce que le 13 au soir, je suis surtout assise au fond de mon canapé, mon assiette posée sur mon bidon, à regarder un truc débile à la télé.
Après une grossesse plus que zen, j’ai donc droit au coup du dépassement de terme avec visite tous les jours à la maternité pour un monitoring et un très sympathique touché vaginal… comme si j’en avais déjà pas eu assez pendant 9 mois !
Le 14 août, je me pointe donc à la maternité pour ma visite quotidienne.
A ce stade, je ne sais toujours pas ce qu’est une contraction,… mes monitos restent désespérément plats…
Je resors de là en marmonnant le conseil de la sage-femme « allez marcher, faites des courses, baladez-vous !!! faut faire travailler votre col ! ». Mouais, on est mi-aôut, il fait une chaleur de bête, j’ai un ventre qui pèse 10 tonnes, j’ai vachement envie d’aller me promener et de faire du lèche-vitrines….
Je n’accoucherais pas un 14 août…
Le 15 août, la sage femme ayant pitié de moi, tente un décollement de placenta.
Outch…. Ça fait un mal de chien !! Je ressors de la maternité complètement cassée en 2 : moi qui n’avais jamais marché en canard de toute ma grossesse, j’ébauche enfin la marche de l’empereur !!!!
Je passe l'après-midi chez mes beaux-parents, au frais dans le jardin, à bouquiner et à attendre un signe…
Je n’accoucherais pas non plus un 15 août…
Le 16 août, vers 4h du mat’, je commence à ressentir des trucs bizarres.
Ah ouais, mais c’est pas ça que je dois ressentir !!! Mon ventre est censé devenir tout dur !!!! Et là c’est pas le cas !!!!!!!!!!
(Attention passage glamour) J’ai juste une immense envie d'aller aux toilettes (je vous avais prévenues), comme si un poids lourd m’appuyait sur le rectum toutes les 5 minutes !!!!
Et là, le rapprochement se fait : enceinte/bébé/toutes les 5 minutes/décollement de placenta… FAUT PARTIR A LA CLINIQUE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Pas de panique, je reste calme. C’est le 1er, pas de perte des eaux… on a le temps, qu’elle disait la sage femme pendant les cours.
Ok alors je tente l’opération bain : génial, ça se calme… le poids lourd ne repasse plus que toutes les 10 minutes, yes !!!
11h, on décide de partir à la maternité. Douleurs toutes les 5-10 minutes, mais comme j’ai rdv pour mon énième monito à 12h, on prend un peu d’avance !!!
Arrivée à la maternité, pas de doute, le travail a commencé.
Il est 12h05 quand je m’installe sur le lit en salle de travail. Youpi !!! je suis dilatée à 2…. 8 heures de douleurs pour 2 petits doigts….
14h, j’ai trop mal, l’anesthésiste se pointe pour m’installer la péridurale.
14h30, la péridurale fait son effet, je suis bien, je plane….
14h35, je suis réveillée par un concert de bip-bip… L’ocytocine censée ré-accélérer les contractions après la péridurale fait ralentir le cœur de ma cahouète (petit surnom de Mister E. pendant la grossesse !). On arrête tout et on laisse le temps faire son travail…. Le constat est désespérant : je ne suis pas prête d’accoucher…..
On profite de l’après-midi pour faire une petite sieste, rassurer les futurs grands-parents en stress de ne plus avoir de nouvelles depuis 3 heures… et on remplit les papiers pour l’état-civil.
Je dis les papiers, car on a tout rempli en double… La partie fille et la partie garçon. Non, non on n’attend pas des jumeaux, c’est juste que chez les WhatElse, on a préféré garder la surprise jusqu’au bout !!!
Après 30 minutes de discussion, le prénom du petit garçon est enfin choisi (on hésitait toujours entre 2 !!) et tout est prêt pour l’arrivée du bébé.
Oui sauf qu’à 18h, je suis péniblement à 6…. Je n’en peux plus, je crise… il ne sortira jamais ce bébé !!!!!
20h, changement de service. Ma nouvelle sage-femme débarque et là gros fou rire, la fatigue sûrement. Ma petite mamie proche de la retraite qui m’a suivie toute la journée, laisse place à Maxime, même pas 30 ans, avec du poil au menton. Un homme, c’est bien ma veine, ça !!!!!!!
Il est 21h, et passée la surprise, j’exulte : enfin dilatée à 8 presque 9 !!!!!!!!!!!
22h, dilatée à 9, avec un bébé pas très engagé et toujours très haut, je commence quand même à pousser, sans succès. La péridurale est trop forte, je ne sens pas les contractions arriver et j’ai un bébé-yoyo : je pousse, il descend, je reprends mon souffle, il en profite pour remonter et faire chuter son rythme cardiaque au passage…
22h45, toujours rien, et tout le monde commence vraiment à s’agiter : je n’arrive plus à pousser, je suis épuisée et je hurle à chaque tentative de forceps, et bébé faiblit.
22h50, c’est décidé, je pars au bloc. A la fois soulagée que ça s’arrête enfin et déçue de ne pas accoucher « normalement » (mais ça c’est un autre sujet, une autre douleur…).
23h10, j’arrive à faire marrer tout le bloc car je trouve que ça sent le cochon grillé…. « ben oui c’est vous Madame…. »…… donc pour ouvrir, on brûle, je ne savais pas, très intéressant !!!
23h12, on me prévient que le bébé est sur le point d’être sorti. Je pleure, d’être seule, de savoir mon mari seul dans la pièce d’à côté… c’était pas comme ça que ça devait se passer…
23h13, mon bébé est devant moi, tout nu. Je découvre son minuscule petit zizi. C’est mon petit garçon, mon Mister E. A peine le temps de lui faire une petite caresse (j’ai les bras en croix à cause des perf’), et il repart se faire une beauté et rencontrer son papa.
Je les retrouverais 30 minutes plus tard, dans les bras l’un de l’autre, à se faire leurs premiers câlins…. Je n’aurais pas assisté à leur rencontre, mais je peux voir la fierté d’être papa, dans les yeux de mon Homme…
Nous sommes le 16 août, à quelques minutes près le 17, et nous sommes enfin 3….