Alors?
Alors rien.
Je crois que c'est le mot que j'entends le plus en ce moment. Au téléphone, par SMS, mail, sur Facebook, Twitter...
Parfois ça énerve, parfois ça fait sourire. Après tout c'est le jeu et un peu de notre faute à nous. C'est ça de garder la surprise du sexe et de ne pas révéler la date de ma césarienne programmée. Les amis, la famille, les connaissances s'impatientent et c'est bien normal, je serais comme eux!
Mais voilà TicTac comme ses frères aime rester blotti au creux du ventre de sa maman le plus longtemps possible et ça n'est pas pour me déplaire.
J'oublie les nuits chaotiques, entre insomnie et engourdissements (dormir toujours du même côté quelle plaie!), je mets de côté les matins où je me lève pliée en 2 comme une mémé, les soirs où mon oesophage est en feu, les bouffées de chaleur qui m'ont fait choper une toux de tuberculeuse, les pauses pipi incessantes, mon bouton de pantalon que je n'arrive plus à fermer, les kilos qu'il va falloir perdre...
Je profite de l'instant présent, de sa gymnastique rythmique, de ses gestes un peu brutaux, de son hoquet. Je regarde mon ventre se déformer étrangement.
Je savoure puissance 10 000 toutes ces petites joies et bobos.
J'ai encore du mal à l'écrire mais je sais pertinemment que cette grossesse sera la dernière alors je mémorise tout, je grave, j'enregistre pour ne rien oublier et ne pas être ensuite nostalgique.
Les prénoms sont prêts, ma valise est enfin faite, mais TicTac prend son temps, se fait une dernière beauté avant de rejoindre ses parents et ses frères qui l'attendent impatiemment.
Ces derniers jours sont à la fois les plus longs, les plus courts et les plus beaux. Ils nous rapprochent de ce petit être que nous ne connaissons pas encore mais qui une fois parmi nous, nous semblera avoir toujours été là.
Prends ton temps mon coeur, nous on ne bouge pas, on t'attend.