Une demi-maman
Je n’ai plus qu’un enfant.
Hier soir j’ai abandonné Mister E. chez son parrain pour 2 jours.
Honnêtement la première réaction a été de me dire « wouah c’est chouette, je n’en ai plus qu’un à m’occuper, et qui plus est, le plus facile à gérer ». Du gâteau !!
Mais en fait, non.
Pas que je sois inquiète pour lui, non pas du tout. Il va passer 2 jours formidables, à faire du manège, se promener, jouer avec la chienne, profiter de son parrain et de sa parraine.
Non, c’est juste une sensation assez bizarre, comme si il me manquait quelque chose.
Je me suis déjà séparée des 2, sans problème, pour un petit week-end. Mais c’était les 2 en même temps.
Et c’est toute la différence.
Là c’est comme si la famille était bancale.
Il nous manque un bout de nous-mêmes, un petit être un peu casse-pied parfois, mais toujours attachant, qui sait nous faire rire et nous énerver en l’espace d’un quart de seconde. Un petit bonhomme haut comme 3 pommes, qui parle à peine, mais qui fait l’animation à lui tout seul.
Pas de petit garçon tout chaud et tout vaseux qui appelle pour sortir de son lit.
Pas de « Papa non !!!! Maman…. ». Pas de « Encore lé ». Pas de « Bébé miam ».
Pas de scènes ce matin pour savoir qui va l’habiller.
Pas de course dans l’appartement pour l’attraper et l’habiller.
Pas de doudou et de tétine à préparer pour la journée.
Pas de séance pot version last minute.com (quand t’as le manteau sur le dos, la clé dans la serrure, Little B. dans la coque et un pied dans l’ascenseur).
Pas de cri en apercevant les engins de chantiers sur le chemin, depuis son poste d’observation dans la voiture.
Pas de bisou et de petite main qui s’agite pour me dire au revoir.
Même Little B. cherchait son frère des yeux ce matin au réveil.
Alors oui c’est très agréable de n’en avoir plus qu’un à s’occuper.
Plus cool, moins stress, on peut prendre un peu plus notre temps.
Mais finalement, j’ai oublié ce qu’était la vie à 3.
Nous sommes 4 depuis bientôt 9 mois, et c’est comme si la vie d’avant n’avait pas existé.
Mes enfants font partie de moi.
Le constat est là : sans eux, je suis incomplète, amputée d'une partie de moi-même.
PS : c'est un peu comme si on enlevait un de ses bras à Monsieur Patate ;-)