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Publié par Mamanwhatelse

Je ne sais pas si c'est mon état (enceinte de 7 mois, je le rappelle, et les hormones à bloc), ma fatigue, la chaleur et le soleil, l'utilisation récente mais régulière des transports en commun ou bien si c'est la combinaison de tout ça à la fois, mais j'en suis arrivée à un point où les vieux m'épuisent. Ils m'exaspèrent même.

Comment peut-on en arriver à devenir si aigris par la vie?
Comment peuvent-ils oublier qu'avant d'avoir leur âge ils ont eu le nôtre? 
Comment peuvent-ils effacer de leur mémoire aussi facilement les difficultés d'être parents?
Comment peuvent-ils occulter que la vie est un combat de tous les jours?

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Je n'en ai aucune idée, mais je pense qu'ils seraient bon de leur rappeler, même si ils ne veulent rien entendre, même si ils font la sourde oreille... 
Ils considèrent qu'arrivés à leur âge, tout leur est dû, que nous leur devons un respect inconditionnel et qu'ils ont droit à tous les égards. Je ne suis pas contre, mais il y a quelques règles à respecter et surtout elles sont valables dans les 2 sens.

Tenez l'autre jour, en allant chez l'orthophoniste avec Little B., nous nous sommes assis légitimement sur les places réservées aux personnes prioritaires. Tout en somnolant (le bus à 14h après le repas, ça endort!), j'ai entendu 5 petits vieux commencer à s'interpeller entre eux parce que je ne m'étais pas levée ni pris sur mes genoux mon fils (soit dit en passant, vu mon ventre, Little B. ne rentre plus sur mes genoux une fois assise...), que c'était inadmissible.
J'ai rouvert les yeux, complètement effarée. Oui dans le bus bondé, c'était bien à moi et mon gros ventre qu'ils s'adressaient. J'aurais du selon eux me lever, Little B. également et nous accrocher à la barre, tout en nous faisant bousculer pour que eux puissent s'asseoir... je n'avais rien contre le fait qu'ils aient besoin de poser leurs fesses, mais pourquoi s'en sont-ils pris à moi? Combien y a-t-il d'autres places assises dans ce bus? J'ai eu beau leur poser la question, leur montrer les règles de priorité affichées (selon moi) en tout petit et bien trop en hauteur pour leur taille rabougrie, ils n'ont rien voulu savoir.

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Heureusement je descendais 2 arrêts plus loin. J'ai eu bien sûr droit à tout un sermon sur l'exemple et l'éducation que je donnais à Little B., sur ses petites jambes qui avaient le malheur d'être trop courtes pour pendre dans le vide et sur ses pieds qui touchaient le fauteuil sans oublier la phrase assassine de cette vieille bique aux cheveux gris et tailleur rose fuschia "non mais vous vous rendez compte et en plus elle en attend un 2ème!!".
Jusque là, j'étais restée calme, complètement abasourdie par tant de bêtises mais je n'ai pas pu m'empêcher de leur faire remarquer que non ce n'était pas le 2ème mais le 3ème, que mes enfants allaient parfaitement bien, et qu'à leur âge ils seraient sûrement moins stupides qu'eux mais qu'en attendant ils allaient travailler pour payer leurs retraites. Et je suis sortie.
Evidemment, comme c'est le cas partout aujourd'hui, personne dans le bus plein à craquer n'a rien dit. Cela aurait été trop facile d'intervenir. J'ai juste eu droit à des petits sourires et inclinaisons de tête compatissants... qui m'ont fait une belle jambe après la diatribe dont j'ai été l'objet pendant 10 minutes.
Je me suis retrouvée sur le trottoir, la main de mon fils dans la mienne, tremblante comme une feuille et lui la bouche ouverte, inetrloqué par la scène à laquelle il venait d'assister. Je n'ai jamais monté aussi vite les 4 étages de l'orthophoniste. Une fois Little B. dans son bureau, j'ai tout relâché et pleuré pendant 10 bonnes minutes de colère.
Comment peut-on être aussi bête et méchant? Comment peut-on s'en prendre à quelqu'un comme ça?
C'est à ça que je vais ressembler quand je vais prendre de l'âge?

On pourrait penser que je n'ai pas eu de chance, que je ne suis pas tombée sur les bonnes personnes, que je n'ai pas pris le bon bus... oui mais non. 4 jours plus tard, sur le marché, une maman de jumeaux s'est vu elle aussi interpeller parce qu'elle osait faire ses courses avec une poussette double et qu'elle prenait toute la place dans l'allée.... Je l'ai vu toute timide, galérant pour se frayer un passage, tête basse et je me suis rappelée mon aventure... moi qui m'étais retrouvée dans la même situation qu'elle quelques jours plus tôt, cette fois-ci je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir : "fallait-il qu'elle abandonne un des ses enfants avant de venir au marché? qu'elle arrête de faire ses courses ou juste de manger parce qu'elle était maman?"

Depuis je n'arrête pas de me demander pourquoi c'est si dur de vivre ensemble, les vieux et les moins vieux, tous ensembles, les uns avec les autres. Que s'est-il passé dans leur vie pour qu'ils deviennent si intolérants? Qu'ont-ils à nous reprocher?
Le respect, je ne pense pas en manquer. Je suis ouverte, généreuse, je n'hésite pas à aider à porter un caddy, tenir une porte, passer mon tour devant l'ascenseur, proposer mes services.... 
Qu'est-ce que les années écoulées leur ont-ils volé? Je me le demande.
Je suis lasse, je suis fatiguée de vor ces comportements devenir de plus en plus fréquents.
Non je ne veux pas vieillir comme ça.

Heureusement, autour de moi, j'ai des exemples de personnes âgées qui sont restées jeunes, modernes, ouvertes. Pour lesquelles l'aigreur ne se situe que dans l'estomac et non pas dans les paroles.
Je pense à mon si gentil voisin, Monsieur D., qui aurait mille fois raison de se plaindre des kidswhatelse mais qui nous rassure chaque fois en nous rappelant que ce ne sont que des enfants et qu'ils ont le droit de vivre.
Je pense à une amie de ma mère, Tante J. comme je l'appelle, si ouverte et si jeune dans sa tête, qui sait se souvenir que sa vie était difficile il y a 60 ans, mais qu'elle l'est encore plus pour nous aujourd'hui...
Voilà c'est comme ça que je veux vieillir. Dans le respect des autres, avec mes souvenirs, consciente du temps qui passe et de la vie qui change. Tournée vers les autres et non pas renfermée sur moi-même et mes petits problèmes.
Tout le monde a ses soucis, que l'on ait 10,20, 30 ou 70 ans. Il faut apprendre à vivre ensemble en permanence, et non pas les uns à côté des autres.
Non je ne veux vraiment pas vieillir comme ça.

 

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