Le bilan, 6 mois plus tard
Vous êtes quelques-unes à m’avoir demandé récemment comment se passait mon nouveau boulot et si je ne regrettais pas au final de ne pas avoir poursuivi ma formation pour être professeur des écoles, après mon concours obtenu en juin.
Et bien pour tout vous dire, je suis plus que bien.
J’ai trouvé mon rythme, j’ai pris mes marques et les hésitations du début ont fait place à une belle confiance.
J’ai retrouvé mes chiffres et mes analyses, j’ai mis en place de nouveaux outils de suivi des comptes et dépenses.
Gérer financièrement une école privée, c’est finalement gérer une petite entreprise : s’occuper des salaires des employés (hors enseignantes payées par le rectorat), suivre les règlements des clients (c’est-à-dire les parents, pour la scolarité, les cantines et garderies exceptionnelles, les voyages scolaires…), gérer les fournisseurs (et il y en a un paquet !), définir un budget annuel, clôturer les comptes, mettre en place des outils de suivi et d'analyse… et j’en passe.
J’ai réussi au fil des semaines à avoir une bonne relation avec les maitresses. J’appréhendais un peu, et elles aussi, car je suis également parent d’élèves et qu’elles ont déjà eu ou auront mes enfants en classe. Mais j’ai trouvé ma place et je pense qu’elles se sont rendues compte que j’étais capable de dissocier mes obligations professionnelles de ma situation personnelle.
Je m'entends très bien avec la secrétaire avec qui on se marre beaucoup et avec le directeur, respect et professionnalisme, on est sur la même longueur d'ondes (ça aide quand on a le même âge...).
Je m’éclate dans mon job au quotidien. J’aime y venir tous les matins, je peste parfois le mardi soir en me disant que c’est déjà mercredi (je ne bosse pas ce jour là) et je suis ravie d’être dimanche soir pour y retourner. J’apprécie d’aller à pieds en 5 min à l’école. J’adore rentrer chez moi déjeuner et avoir un petit temps avec Mister E au milieu de sa journée de collège. Je savoure de récupérer Little B et Sweet A à 17h, dans la cour, après ma journée.
Et eux dans tout ça d'ailleurs? Et bien je les vois assez peu la journée, il arrive qu'on se croise dans la cour de récréation, on se fait un coucou rapide et hop ils retournent à leurs occupations!
En réalité, depuis 6 mois, je revis tout simplement car même si j’ai adoré être enseignante et transmettre les apprentissages aux enfants, j’ai beaucoup moins aimé cette charge mentale qui m’occupait l’esprit en permanence, matin et soir, semaine et week-end sans exception.
J’ai l’impression de m’être allégé le cerveau, d’avoir retrouvé des soirées plus zen, d’être moins dans le speed tout le temps.
En fait, je crois que ce j'aimais par dessus tout c'était l'ambiance de l'école et là, même sans être en classe, j'en profite! Je vois les élèves, je rigole aux anecdotes des maitresses, je participe à la vie scolaire (PPMS inclus, d'ailleurs c'est demain!!!) mais différemment.
Indéniablement, j’ai gagné en confort et qualité de vie et en zénitude. Après plusieurs années à me chercher, je crois que j’ai enfin trouvé cet équilibre perso/pro qui me faisait tant défaut.
Je suis bien. Tout va bien. A l’aube de mes 40 ans, c’est déjà pas mal comme objectif atteint, non ???