C'était il y a un an...
On était dimanche.
Cet après-midi là avec ton papa, on s'était enfin décidé à monter ton berceau et j'avais fermé pour de bons nos valises à toutes les 2.
Mon terme était fixé au 29 août mais compte tenu des césariennes de tes frères, il était prévu que je rentre à la clinique le lendemain soir pour te déloger manu militari si tu ne décidais pas à venir toute seule d'ici là.
Ce soir là, Mister E. est rentré de ses 3 semaines de vacances loin de nous. Il était tout bronzé, heureux de me retrouver, heureux de revoir mon gros bidon, heureux que tu l'aies attendu.
On a fêté nos retrouvailles tous les 4 (séparés depuis près d'un mois et demi) devant un Happy Meal et bon Big Mac, puis on est tous allé se coucher.
Je me suis installée dans mon lit avec un film sur mon iPad pour trouver le sommeil. Mais tu en avais décidé autrement.
Peu après minuit, tu as commencé à t'agiter gentiment. Je n'y croyais pas. Cela ne devait pas se passer comme ça. J'étais persuadée que comme tes frères, tu aurais voulu aller jusqu'au terme et au delà même et que la césarienne programmée serait ta voie de sortie préférée.
Avec ces premières contractions, l'idée que j'avais de ta naissance était bouleversée et le même scenario que tes frères se profilait : un travail spontané, des contractions, beaucoup de contractions, une péridurale, une dilation complète puis un bébé yoyo qui refuse de sortir, qui nous fait peur en jouant avec son rythme cardiaque et qui nous oblige à partir au bloc en urgence.
On dit bien jamais 2 sans 3. La voilà la 3ème fois.
J'ai embrassé mes petits bonhommes endormis, pris une dernière fois en photo mon ventre qui ne serait plus jamais aussi rond. On a appelé E., une amie, le temps de faire le relais avec ta mamie puis on est parti au milieu de la nuit.
A notre arrivée, la sage-femme de garde était un peu paumée entre ma césarienne programmée le lendemain matin et l'option laissée par mon gynéco de tenter la voie basse malgré mes 2 césariennes précédentes. C'était pourtant marqué en gros dans mon dossier, mais c'était tellement rare qu'elle a préféré revérifier avec lui et le prévenir de notre arrivée.
On s'est installé en salle de travail, juste à côté de celle qui m'avait accueillie pour Mister E. et en face de celle pour Little B..
La sage-femme a été un ange. Elle aussi voulait que tu arrives par voie basse, alors elle a tout fait pour favoriser ta descente et multiplié les positions pour que tu prennes la bonne direction. Elle m'a bien sûr expliqué les risques que cette tentative comportait pour moi, pour toi et qu'elle allait tout faire pour que tout se passe bien et m'a mise sous haute surveillance : toutes les 30 minutes, elle venait voir si tout se passait bien.
Vers 4h du matin, Papawhatelse s'est absenté une petite heure : impossible pour mamie de faire démarrer sa voiture et prendre son tour de garde auprès de Mister E. et Little B., alors après s'être assuré que tu n'arriverais pas tout de suite, il est parti faire le taxi.
Pendant ce temps là, j'ai continué à gérer les contractions toute seule, jusqu'à ce que la douleur ne soit plus tenable. Sans me vanter, j'ai géré comme une pro : c'est fou comme au fil des grossesses et des accouchements, on arrive à maitriser ses putains de contractions. Pour Mister E., j'ai hurlé de douleur à la première, pour Little B. j'ai tenu un peu plus le coup, et pour toi un peu plus encore.
Vers 5h du matin, la péridurale était posée et je pouvais souffler. Papawhatelse était de retour et l'attente pouvait enfin commencer.
A 7h, les contractions avaient fait leur effet mais tu étais toujours positionnée très très haut. La sage-femme (zut j'ai oublié son prénom) était elle aussi un peu dépitée : tant d'efforts pour finir en césarienne? Non, non et non.
Elle a alors appelé l'ostéopathe qui venait tout juste d'arriver (elle avait encore son sac à main en débarquant dans la salle de travail!), lui a expliqué ma situation et sans tarder elle s'est occupée de moi : quelques manipulations de mon bassin, de mon ventre puis de mes jambes et à 8h, le gynéco est arrivé pour constater que tu prenais le chemin de la sortie.
Un peu abasourdie par cette nouvelle (quoi on ne part pas au bloc? l'habitude!), tout le monde s'est installé et tu es arrivée comme par magie, tout simplement, en quelques poussées, moi complètement incrédule de ce que je venais de vivre, en larmes d'avoir évité cette césarienne qui m'avait fait tant de mal la première fois mais à laquelle je m'étais résignée pour ton frère et pour toi.
Ton papa m'a d'abord annoncé un joli petit garçon (là encore l'habitude!!) puis il s'est repris tout ému de découvrir une petite fille. Sa petite fille. Notre Sweet A.
TicTac était donc une petite fille.
L'effet de surprise était total. L'émotion à son zénith.
Mes larmes ont redoublé d'intensité. J'ai répété ton prénom des dizaines de fois, comme pour me convaincre que tu étais bien là.
Moi qui étais persuadée depuis des mois d'accoucher par césarienne d'un petit garçon, j'avais accouché par voie basse d'une petite fille. IN-CRO-YA-BLE.
A 8h34, ce 25 août 2014, j'étais dorénavant la maman de 3 enfants.
La vie ne serait plus jamais la même.
Joyeux anniversaire ma douce.
Tes frères sont fous de toi, ton papa t'aime passionnément et moi à la folie.
Happy 1 🎉